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jeudi 1 novembre 2001

David Hines déclare qu'après onze années d'efforts soutenus, Environmental Recovery Equipment Inc. est à la veille de devenir un succès instantané. Après 20 ans de labeur dans les champs pétroliers de l'Alberta, l'idée de travailler en collaboration avec l'industrie pétrolière à la protection de l'environnement a commencé à germer. À cette époque, les « alliances stratégiques » étaient le nouveau concept en vogue pour la revitalisation du secteur manufacturier canadien. David n'avait ni entreprise ni produit, mais il avait une idée. Il s'est donc joint à un ingénieur concepteur et ensemble ils ont proposé l'idée à une entreprise de fabrication et à un entrepreneur industriel bien établi, qui a manifesté un certain intérêt. Ils ont donc commencé la conception d'un récupérateur en cas de déversement de produits pétroliers. On a ensuite accepté les demandes de brevet qu’ils ont présentées. David a cependant découvert, plus tard, que la pénétration du marché de la récupération de produits pétroliers déversés n'était pas une mince affaire et que les sociétés établies se sont retirées. Avec l'aide du Conseil national de recherches, un prototype fonctionnel a ensuite été développé.

Une jeune entreprise a toujours besoin de financement. Si elle réussit, elle a besoin d'argent pour financer sa croissance et si elle connaît un ralentissement, elle a besoin d'argent pour soutenir ses opérations jusqu'à ce qu'il y ait une reprise du marché. Si elle manque d'argent, l'entreprise fait faillite. David Hines s'est donc tourné vers la Société de développement des collectivités de Port Colborne-Wainfleet pour obtenir du financement provisoire afin de couvrir ses dépenses jusqu'à ce qu'il obtienne le financement du CNR. À cette même période, après avoir approché sa famille et ses amis immédiats, David s'est tourné vers des sociétés privées, tout en demeurant à l'intérieur de limites légales, pour obtenir du financement additionnel. Voilà qui allait devenir la méthode de financement de choix d'ERE. En effet, depuis plus de onze ans, l'entreprise a emprunté et remboursé des prêts pour chacun de ses projets.

 

Les progrès ont souvent été beaucoup plus lents qu'espérés. Les grandes sociétés se protègent et continuent à faire affaire avec des fournisseurs établis. Les fournisseurs éventuels doivent d'abord gagner leur confiance. La plupart du temps, la clé pour pénétrer dans une entreprise est de trouver la bonne personne pour ouvrir la porte. C'est pourquoi le réseautage est une des fonctions clés d'un directeur général. Forte d'un produit qui avait réussi tous les tests imposés et de contacts dans l'industrie pétrolière internationale, l'entreprise a persisté, obtenant d'abord de petites commandes pour faire des démonstrations et gagnant ainsi graduellement le respect et la confiance des membres les plus influents de l'industrie, dont la société nationale du pétrole du Vénézuela. Comptant aujourd'hui cinq différents modèles de récupérateurs et un système de renflouement rapide, l'entreprise est maintenant au bord de la rentabilité. En ce qui a trait aux leçons apprises, David Hines est songeur : « Les banques ne se sont jamais intéressées à une entreprise qui démarre. N'eût été du CNR, nous ne serions jamais parvenus là où nous sommes présentement ». ERE a d'abord été une entreprise spécialisée en recherche expérimentale, puis un fabricant, et elle est maintenant un concepteur et un coordinateur en marketing et en fabrication. Il fallait que ses opérations soient plutôt adaptables pour qu'elle réussisse à rester en affaires et parvienne à réaliser sa vision première. Heureusement, la SADC locale a été assez près de l'entreprise pour l'épauler et lui venir en aide lorsque les autres sources de financement traditionnelles ont refusé ou ont été incapables de s'engager à long terme.